Suivez le parcours de l’artiste pour une rencontre de l’autre côté du miroir.
Zoé Bayard, dit Zoé B, est une artiste peintre française. Née à Saint-Malo en 1968, elle vit et travaille actuellement en Vendée.
Depuis sa plus tendre enfance, Zoé B crée. Elle commence par dessiner. Des heures durant, elle crayonne et garde précieusement ses nombreux dessins dans un tiroir… Sait-on jamais ! C’est à l’adolescence qu’elle fait ses premiers pas à l’aquarelle. Dès lors, son goût pour la peinture deviendra son socle, son pilier et son moyen d’expression privilégié.
En 1995, un événement personnel marque un tournant dans sa vie de femme. C’est à cet instant précis que l’art devient son refuge, sa première thérapie comme elle le dit si bien. À cette époque, elle se passionne pour la psychologie et pour l’Humain. Zoé B entreprend alors des études de psychologie et se lance corps et âme dans une carrière de psychanalyste en Rêve Éveillé Libre. Happée par son travail, elle se consacre pleinement à cette activité pendant plus de dix ans.
L’art passe au second plan. Malgré elle. Et pourtant… la peinture est une passion qui ne se dissout jamais véritablement. Elle le sait et le ressent au plus profond d’elle. Les jours passent et la peinture reprend de nouveau ses droits jusqu’à occuper une place de plus en plus importante. Zoé B mène alors une double carrière et organise, en parallèle de ses activités de psychanalyse, ses premières expositions. En solo ou dans des expositions collectives, elle parcourt la France et participe à de nombreux salons en vue de présenter ses créations au public. Son travail est récompensé et reconnu par ses pairs à trois reprises :
– 2020 : Prix d’excellence - Salon de la Rochelle
– 2020 : Premier prix peinture Melusin’art - Vouvant
– 2018 : Prix du public 2018 et 2ième prix du Jury Vent des Arts - Danvix
Cela fait maintenant 10 ans que Zoé B a mis l’art au centre de sa vie. Inévitablement, il est devenu son compagnon de route, son essentiel.
En 2018, elle fait le grand saut : elle arrête son activité pour se dédier pleinement à sa carrière artistique. Alimentée par un intérêt toujours présent pour la psychologie, l’artiste fait de son univers « un vecteur de découverte et de connaissance de soi ».
Lorsque je prends les pinceaux, c’est d’abord par envie. Je me sens tout simplement inspirée par la posture d’un visage ou d’un corps. Sans jamais prévoir à l’avance le résultat final de l’œuvre, je commence toujours par le figuratif avec le dessin. Minutieusement, je travaille les ombres et la rigueur dans le détail. En 2005, j’ai découvert la calligraphie avec l’artiste de renom Frank Lalou. Cette technique, exercée pendant plus de 10 ans, m’a enseigné la concentration dans le geste et l’intensité du trait, que j’applique aujourd’hui dans ma peinture.
À travers ce travail de longue haleine, j’entre petit à petit en communion avec mon personnage. Un dialogue se crée. C’est un moment précieux pendant lequel je sais qu’il me faut attendre, patiemment, que quelque chose de fort advienne. C’est un élan, une sensation physique indéfinissable, qui me pousse alors à laisser libre cours aux mouvements et aux sensations qui me traversent.
L’abstrait arrive dans ce second temps. A ce moment-là, ma peinture n’est que lâcher-prise et spontanéité. Je ressens comme une urgence à coucher sur la toile les formes, les couleurs et les émotions qui jaillissent spontanément. J’utilise pour cela la méthode du Dripping, qui consiste à projeter la peinture sur la toile pour obtenir des superpositions de matière.
Dans ma quête perpétuelle d’harmonie, je cherche inlassablement l’accord parfait entre le figuratif, avec sa rigueur et son exigence technique, et l’abstrait qui laisse place à l’intuitif et au geste spontané.
C’est cet équilibre fragile que je tente d’approcher dans mes deux séries « Mouvements de vie » et « Infinitif ».
La première se réfère aux mouvements du corps pour faire échos à ceux de la psyché. J’exprime ici le fait que tout bouge constamment, qu’on le veuille ou non.
La vie n’est que mouvement : à nous de décider si nous faisons le choix d’y adhérer avec confiance ou d’y résister dans la lutte. Quant à la seconde série, elle symbolise l’acte pur.
Un verbe à l’infinitif exprime un état ou une action dans son essence. Pas de sujet qui agit, ni de temps qui le définit.
Je cherche ici à exprimer l’humain dans son essentiel. Un « moi » brut, authentique et sauvage.
La dualité/complémentarité permanente entre le lâcher-prise et le contrôle est précisément ce que je cherche à expérimenter dans mon art. Chacune de mes peintures est l’expression de cette introspection. Mais par-dessus tout, c’est l’acte de peindre qui me bouleverse. Je cherche à comprendre ce qui se passe lorsque je me trouve dans cet état de création. Qu’est-ce qui se joue réellement ? Qu’est-ce que cela dit de moi, de nous, artistes ? En quoi cet acte est-il fondamentalement essentiel et que révèle-t-il de l’humain en général ?
Mon univers artistique reflète l’intimité d’un monde intérieur toujours mystérieux, à mi-chemin entre la conscience de Soi et l’inconscience du monde. Je plonge avec curiosité de l’autre côté du miroir, là où tout n’est que mouvements, impermanence et sensibilité pure.